Le monde de demain pourrait être qualifié d’œuvre picturale d’anticipation. En effet, dans ce tableau de très grand format, j’ai tenté de projeter ce à quoi notre monde pourrait ressembler dans un futur pas si lointain hélas. La ville en tant que telle a disparu, il n’en reste que le squelette labyrinthique en quelque sorte évoqué par l’entrelacs de tuyaux et autres câbles, nouvelle forêt de métal, froide et austère où pourtant la nature sous sa forme la plus élémentaire semble parfois regagner ses droits. En contre-bas, nouvel humus improbable sur lequel rien ou presque ne peut pousser, des monceaux de déchets de tous ordre s'amassent, offrant à l'œil un capharnaüm indescriptible. C'est dans cet environnement terrible que le destin désenchanté d'une humanité déshérité prend place, sous le regard narquois de quelques rats qui semblent bien les seuls à s'y épanouir. Les Parques ciseaux en mains se tiennent prêtes sous la lumière blafarde de quelques néons. Mais puisque cette œuvre s'intitule le monde de demain et non celui d'aujourd'hui, un message d'urgence nous est donc adressé, où tout espoir n'est cependant pas définitivement condamné. ​